Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien avec Alain de Benoist, réalisé le 24 octobre 2012 par Franck Abed et cueilli sur son site personnel.
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien avec Alain de Benoist, réalisé le 24 octobre 2012 par Franck Abed et cueilli sur son site personnel.
Les éditions Ars Magna viennent de publier La Quatrième théorie politique, un essai d'Alexandre Douguine, précédé d'une courte préface d'Alain Soral. Théoriciens politique russe, influencé par les penseurs de la Révolution conservatrice des années 30 ainsi que par les nouvelles droites européennes, Alexandre Douguine est la figure principale du mouvement eurasiste. Les éditions Avatar avaient déjà publié en 2006, dans leur collection Heartland, Alexandre Douguine, prophète de l'Eurasie, un recueil d'articles de cet auteur.
"Quand la droite et la gauche en politique ne veulent plus rien dire, quand les libéraux et les libertaires sont d'accord sur l'essentiel, quand les trois grandes théories politiques du XXème siècle, le communisme, le fascisme et le capitalisme ont prouvé leur incapacité à gouverner, que reste-t-il à faire ? Il reste à inventer une Quatrième théorie politique, nous dit Alexandre Douguine, l'intellectuel le plus écouté aujourd'hui en Russie. Sa pensée, située au-delà des clivages idéologiques artificiels et des réflexes conditionnés par les médias, préconise de se ressourcer aux spiritualités traditionnelles pour affronter l' avenir de manière résolument conquérante. La guerre est donc déclarée au postmodernisme occidental, ce mélange morbide de société du spectacle et de consommation émanant de l'empire anglo-saxon et de ses projets de domination mondiale définitive. Douguine montre que la construction d'un monde multipolaire fondé sur des valeurs de vie authentiques ne sera possible qu'en maintenant à tout prix une extériorité à l'Occident atlantiste. Comment ? En préservant sans condition la souveraineté géopolitique des puissances du continent eurasiatique, Russie, Chine, Iran, Inde, garantes de la liberté des autres peuples sur la planète. Véritable manuel de guérilla culturelle, cet ouvrage démontre une fois de plus que les idées ne se défendent toujours en dernier recours qu'avec des armes."
Nous reproduisons ci-dessous un point de vue intéressant de Dominique Venner, cueilli sur son site personnel et consacré à Alain de Benoist et à son intérêt pour la réflexion historique.
La Nouvelle droite et la réflexion historique
Le 30 mai dernier, j’avais publié ici une critique élogieuse de Mémoire vive (Editions de Fallois), livre d’entretiens d’Alain de Benoist, fondateur et principale figure intellectuelle de la Nouvelle Droite (ND). J’avais fait une seule réserve, m’étonnant de l’absence de toute réflexion historique dans les brillantes analyses intellectuelles de ce livre testament.
Réagissant à mon propos, un correspondant me fait parvenir un article publié par Alain de Benoist dans la revue Le Spectacle du monde n° 584 de décembre 2011, qui montre un intérêt nouveau pour l’histoire. Après divers développements sur la naissance de la pensée historique dans l’Antiquité grecque (Hérodote et Thucydide) puis son détournement comme auxiliaire de la théologie chez saint Augustin ou Bossuet, sa dénaturation ensuite par les théoriciens du progrès jusqu’à Marx, Alain de Benoist consacre une place à sa lecture d’un de mes ouvrages récents, prouvant chez lui une évolution intéressante. Je cite :
« Dans son dernier livre, Le Choc de l’Histoire (Via Romana), Dominique Venner proteste contre l’idée d’une histoire écrite par avance et que l’on ne pourrait prévoir. “L’histoire, écrit-il, nous montre que rien n’est jamais inéluctable […]. L’imprévu est roi et l’avenir imprévisible : personne en 1910 ne prévoyait 1914, et personne en 1980 n’avait prévu 1990 pour la Russie. […] C’est pourquoi je ne crois pas aux fatalités historiques. Pas plus à celles qu’imaginait Spengler qu’à celles de Marx ou de Fukuyama.” […]
« Dire que l’histoire est imprévisible est une chose, commente A. de Benoist, dire qu’elle ne se répète jamais en est une autre. Si l’histoire est imprévisible, connaître le passé ne permet pas de prévoir l’avenir. Réfléchis sur le passé peut éclairer le présent, dit encore Venner. Cela implique évidemment que le passé soit porteur de leçons, et donc qu’il ait un sens. »
Plusieurs considérations suivent rappelant que si un événement est promu à la dignité de fait historique, cela résulte d’un choix fait par l’historien. Ce choix dépend naturellement de sa vision du monde, des influences qu’il a subies, de l’époque où il s’exprime. Ce qui permet à l’auteur de conclure : « Dominique Venner souligne, lui aussi, que “l’histoire n’est pas seulement la connaissance du passé, elle est aussi le reflet des préoccupations du présent”. »
Je me réjouis de voir Alain de Benoist, qui a parfois réfléchi sur l’identité, reprendre par ailleurs une thématique que je n’ai cessé de développer : « S’interroger sur son identité, c’est implicitement s’interroger sur sa provenance, sa langue, ses coutumes – bref, sur des éléments qui viennent de loin et qui ont joué un rôle fondateur. C’est en cela que, pour un peuple ou une communauté politique, la connaissance de l’histoire est indispensable. […] L’histoire, conclut Alain de Benoist, d’une façon assez nouvelle pour lui, c’est la conscience qu’un peuple prend de lui-même. À quoi sert l’histoire ? À donner son assise au présent. » On ne saurait mieux dire !
Dominique Venner (Site de Dominique Venner, 19 juillet 2012)
Les éditions du Cerf ont publié récemment L'Écologie politique - Une vision du monde réactionnaire ?, un essai de Stéphane François. Chercheur au CNRS dans le domaine de l'histoire des idées, l'auteur a notamment publié La musique europaïenne (L'Harmattan, 2006), Les Néo-paganismes et la Nouvelle droite (Arche, 2008) et Le néo-paganisme : une vision du monde en plein essor (La Hutte, 2012).
"L'écologie politique est devenue depuis le milieu des années 1980 une force politique majeure dans notre pays, et dans d'autres pays occidentaux. Cependant, elle recouvre des sensibilités idéologiques très diverses allant du progressisme au conservatisme, voire à une attitude réactionnaire. La diversité du tissu associatif montre la pluralité de l'expression. Le mérite de Stéphane François est de nous aider à saisir ces nuances en donnant une présentation précise, érudite même, et pourtant claire des groupes et courants concernés. Son propos pourra parfois apparaître un peu provocateur : alors qu'il est de bon ton de considérer que l'écologie politique se situe à gauche du spectre politique, il présente des aspects de droite qui animent aussi celle-ci, ou qui même déterminent une part importante de sa conception du monde. Cet ouvrage souligne, en effet, les aspects nostalgiques, technophobes et parfois antilibéraux, qui s'expriment dans les textes et les discours. Il montre aussi l'existence d'une écologie d'extrême droite, voire néo-païenne, assez vivace qui coexiste avec des formations plus établies. Cette approche novatrice permet de comprendre cette configuration droitière de l'écologie politique, sans pour autant porter de jugements sommaires sur les discours analysés."
« Etre un homme qui brûle les feuilles mortes, qui arrache la mauvaise herbe et qui parle contre le vide. [...] Je suis comme quelqu'un qui creuse dans la brume à la recherche de ce qui échappe à la brume.» Philippe Jaccottet, L'épreuve de la joie
Les éditions de Fallois viennent de publier Mémoire vive, d'Alain de Benoist, un livre d'entretien avec François Bousquet. Théoricien, journaliste, directeur des revues Nouvelle École et Krisis, auteur de très nombreux essais, Alain de Benoist revient dans cet ouvrage sur son parcours personnel et sur son itinéraire intellectuel, qu'il appelle son « chemin de pensée ». Passionnant, tout simplement...
"Alain de Benoist, qu'on a longtemps présenté comme le chef de file de la « Nouvelle Droite », reste aujourd'hui mal connu. Intellectuel atypique, qui a toujours voulu être fidèle à la pensée critique, il appartient au petit nombre des penseurs français étudiés à l'étranger. En France, il reste ostracisé dans certains milieux, qui ne l'ont généralement pas lu. Trop de malentendus sont venus brouiller la perception de son œuvre. Mémoire vive est l'occasion de les dissiper.
Dans ces entretiens menés à bâtons rompus, Alain de Benoist s'explique pour la première fois sur son parcours personnel et sur son itinéraire intellectuel, centré sur la philosophie politique et l'histoire des idées. Il dit pourquoi il a choisi de se tenir à l'écart de l'action politique et comment il n'a jamais voulu se laisser prendre au piège des postures partisanes dans lesquelles Ortega y Gasset voyait une forme d'hémiplégie morale.
Paul Valéry mettait en garde contre la « comédie de la sincérité » à l'œuvre dans toute entreprise autobiographique. Le risque pour tout penseur est de camper sur des positions acquises. Rien de tel ici. Lecteur infatigable et auteur prolifique, Alain de Benoist se confie à cœur ouvert, offrant le portrait d'un homme à l'affût de tout, très loin des clichés et des caricatures. À mi-chemin de l'autobiographie et du bilan philosophique, cet intellectuel engagé fait défiler au fil des pages un demi-siècle d'histoire. Des hommes et des idées, des livres et des rencontres. Le tout esquissant la physionomie de l'époque et le visage de l'auteur."
Les éditions du Lore viennent de publier Sexe et dévoiement, un nouvel essai de Guillaume Faye.
Figure de la Nouvelle Droite dans les années 70-80, auteur d'essais importants, servis par un style étincelant, comme Le système à tuer les peuples (Copernic, 1981) ou L'Occident comme déclin (Le Labyrinthe, 1984), Guillaume Faye est revenu au combat idéologique en 1998 avec L'archéofuturisme (L'Æncre, 1998), après dix années d'errance dans les milieux de la radio et du show-businness. Dans cet essai, premier d'une nouvelle série d'écrits de combat, il a su développer des idées stimulantes telles celles d'archéofuturisme, de constructivisme vitaliste et de convergence des catastrophes. Par la suite, l'auteur s'est enfermé, au nom d'un anti-islamisme rabique, dans une surenchère dans la provocation qui semble lui avoir fait perdre de vue l'ennemi principal et l'avoir amené à opérer des rapprochements surprenants. On lira donc avec intérêt, mais non sans circonspection, cet essai qu'il consacre au thème de la sexualité, thème qu'il avait déjà abordé de façon percutante, il y a plus de vingt-cinq ans, dans Sexe et idéologie (Le Labyrinthe, 1983).
"Dans son nouvel essai, comme toujours, Guillaume Faye brouille les pistes. Véritable électron libre de la Nouvelle Droite européenne, aussi inquiétant que controversé, il sévit à nouveau autour d’un sujet devenu sulfureux : le voici traitant de la sexualité, thème central à la croisée de tous les chemins. Est-il judicieux de préciser que ce livre fera polémique ?...
Pornographie, famille, amour, homosexualité, métissage, mariages, natalité, féminisme, érotisme, morale chrétienne, islam, prostitution, manipulations génétiques, surhomme, intelligence artificielle : tous ces thèmes d’une brûlante actualité sont abordés ici par Faye de son point de vue archéofuturiste. Parfois excessives, totalement décomplexées car impeccablement documentées, les théories de l’auteur nous amènent à réfléchir armés notamment de munitions aristotéliciennes.
Voici une remarquable étude sociologique exécutée par un homme de terrain ; il convient de la lire à la manière d’un roman, mais un roman qu’on ne saurait mettre entre toutes les mains."